La tempête apaisée
7 octobre 2018

La tempête apaisée

Prédicateur:
Passage: Marc 4:35-41
Type De Service:

Sœurs et frères,

Qui donc est cet homme ? Même le vent et la mer lui obéissent !

Oui, qui est Jésus, pour que même le vent et la mer lui obéissent ?

La présence de Jésus interpelle tout le monde, et surtout ses disciples qui ont commencé de le suivre. Qui sont-ils en train de suivre ?

Quelqu’un qui raconte bien les histoires ? Il sait captiver son auditoire.

Quelqu’un qui pourrait bien être un prophète de Dieu ? Car Jésus parle bien de Dieu.

Et si Jésus était encore plus que tout cela ?

Avec le récit de la tempête apaisée, ils peuvent découvrir encore un aspect de l'identité de Jésus. Car cette intervention de Jésus sur la tempête est là pour nous montrer le lien entre Dieu et lui.

Dans un autre livre de la Bible, le livre des Psaume, au psaume 65, il est indiqué que l’intervention sur les éléments naturels déchaînés, est une prérogative de Dieu seul.

Si seul Dieu peut apaiser une tempête et que Jésus le fait aussi, est ce que ça veut dire que Jésus a un lien extrêmement étroit avec Dieu ?

Est-ce que c’est nécessaire ?

Pourquoi est-ce si nécessaire ?

Parce que Jésus est en train de changer l’image que nous avons de Dieu. Parce que Jésus fait des choses qui ne semblent pas venir de Dieu, ou plus précisément qui ne « collent » pas, qui ne correspondent pas avec la représentation habituelle ou intuitive de Dieu.

A un Dieu éloigné des hommes, Jésus oppose un Dieu proche. A un Dieu tout-puissant, mobilisateur des forces de la nature, il oppose un Dieu qui se trouve dans des signes humains, à peine perceptibles. A un Dieu juge qui distribuerait peines et récompenses, Jésus oppose un Dieu qui prend part aux souffrances humaines.  Jésus propose une nouvelle vision du visage de Dieu, ce visage est présent dans ce récit.

Lorsque la tempête frappe, Jésus est dans la barque avec ses disciples. Mais la tempête est aussi une image de nos vies, lorsque nous sommes ballottés par les difficultés et les souffrances de la vie, Jésus n'est pas au sec et en sécurité sur le rivage. Il est là, dans la barque de nos épreuves, à nos côtés. Il est là, solidaire et souffrant avec nous.

La barque est aussi une image de notre propre personne. Dans la Bible, la barque c’est l’être humain, la barque dans la tempête, c’est l’être humain ballotté par les épreuves de la vie.  Et Jésus dort au fond de la barque. Il dort au fond de nous-mêmes.

Evidemment, allez-vous répondre, bien sûr qu’il est là, mais justement il dort au fond de la barque et cela inquiète les disciples. Et cela a de quoi nous surprendre nous aussi.  Jésus dort, Jésus fait silence, et par ce silence, on pense un peu trop rapidement que c’est Dieu aussi qui se tait et abandonne. Il n’y a pas plus assourdissant que le silence de Dieu.  On pense la même chose, lorsque nous traversons les épreuves de la vie en nous sentant terriblement seuls.

Mais le récit indique aussi qu’il se réveille à l'appel de ses disciples ! Il réagit, il ne reste pas indifférent. Et peut-être que ce récit est là pour nous encourager à bousculer Jésus, à le réveiller si nous croyons qu’il dort et qu’on le veut à nos côtés.

Car là aussi, Jésus nous dit quelque chose de Dieu. Dieu intervient dans nos vies que si on le lui demande. Il ne s’imposera pas contre notre volonté. Dieu nous aime le premier, il respecte en premier ce que nous sommes.  Il attend que nous nous rendions disponibles. Mais si nous l’appelons, alors il viendra. Mais c'est à nous de le réveiller, de le ressusciter dans nos vies pour l'avoir à nos côtés. Il est là tout proche, prêt à répondre à notre appel.

Les disciples ont réveillé Jésus. Pourtant, dans le bilan final d'après la tempête, Jésus leur reproche un manque de foi. Pourquoi ? C'est très étrange ! Dans la difficulté, ils ont eu recours à Jésus. N'est-ce pas la foi qu'on nous enseigne au catéchisme ? Je crois que la foi n'a pas tellement à faire avec ce que les disciples ont fait ou pas fait, mais à leur façon de voir et penser Dieu. C'est dans la question que les disciples posent à Jésus que se cache un manque de foi : "Maître, nous allons mourir, cela ne te fait-il rien ?" (Mc 4:38) Cela t'est-il égal ? Es-tu indifférent à notre sort ?

Penser que Dieu est indifférent au sort des humains, à notre sort personnel, lorsque nous sommes pris dans la tempête, c'est méconnaître l'amour que Dieu a pour chacun de nous, c'est passer à côté du message que Jésus nous répète constamment : Dieu est proche de nous.

Dieu n'est pas indifférent à nos drames collectifs ou personnels, il vit à nos côtés, il souffre à nos côtés, il est présent à nos côtés pour que nous puissions vivre et espérer. Chaque année, à Noël, nous fêtons « Emmanuel » Dieu avec nous. Et plus tard, même la mort, il l’a traversée, afin que, lorsque ce sera notre tour, nous ne soyons pas seuls pour aller de l’autre bord. En Jésus, il nous prendra la main pour nous faire traverser la vallée de l’ombre. Dieu est proche. Il nous le dit à travers Jésus et au travers des hommes et des femmes qui nous entourent.  N’hésitons pas à le réveiller pour jouir de sa présence pleinement, même si parfois Dieu répond à notre appel, d’une façon différente de ce que nous souhaitions. Il est aussi le Dieu des surprises et de l’inattendu.

Amen.

Agnès, le 7 octobre 2018.

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