Jésus souffla sur ses disciples et leur dit : « Recevez l’Esprit Saint »
21 octobre 2018

Jésus souffla sur ses disciples et leur dit : « Recevez l’Esprit Saint »

Prédicateur:
Passage: Jean 20:19-22
Type De Service:

Chers Amis, chers frères et sœurs, cher Théo,

Voici donc aujourd’hui le dernier volet de la trilogie du groupe de catéchumènes, cru 2018 !

J’avais trois catéchumènes dans mon groupe cette année, et les trois ont demandé à faire leur entrée dans l’Eglise, mais chacun à une date différente. En Juin, c’était la confirmation de Valentine Floquet, en Septembre, le baptême d’Anaïs Vrinat, et aujourd’hui, c’est le jour de ta confirmation, cher Théo. Cela oblige à un message personnalisé, nous rappelant ainsi que nous sommes une Eglise de convictions et non de dogmes, composée d’individus, avec chacun son histoire et sa personnalité.

Théo, nous avons cheminé deux ans ensemble. Avec des hauts et des bas. Avec mes questions spirituelles, posées au groupe et qui a rencontré tes réponses rationnelles, souvent scientifiques. Avec mes questions sur la foi, et tes réponses basées sur le doute, l’absence de preuves, et le souci d’entrer en résistance, parfois de façon frontale. Tu as toujours exprimé tes interrogations, tu as toujours soulevé les contradictions, par rapport à la réflexion du groupe, par rapport au texte biblique lorsqu’il y en avait un, ou par rapport à l’Eglise et ses limites. Cela t’a fait aboutir à l’affirmation suivante : je ne crois pas en Dieu. Et je t’ai dit : c’est normal. Tu cherches dans la Bible un ouvrage scientifique, et tu découvres des récits de vie qui ne te parlent pas forcément. Souvent, j’ai pensé, et toi aussi tu l’as pensé, que nous ne parlions pas le même langage, toi et moi. Et tu as parfaitement raison. Mais tu as été fidèle à cet enseignement mensuel, et c’est avec joie que je te confirmerai tout à l’heure dans l’alliance de ton baptême.

Théo, permets-moi de revenir sur l’une de nos rencontres pour préparer le culte d’aujourd’hui et sur un échange, en particulier. Je t’ai demandé : qu’est ce qui est le plus important dans la vie d’un homme : tu m’as répondu, à juste titre, avec du concret : un travail, de préférence qu’on aime, un salaire qui permet de vivre décemment, une famille dans laquelle chacun se sente bien, une belle maison, un bien-être matériel et une réussite sociale. Être investi dans une réflexion par rapport à la planète, pour faire face aux dérèglements climatiques par le développement des questions scientifiques et une prise de conscience.  Tout cela est très juste, mais pas suffisant, t’ai-je répondu. Et j’ai rajouté : ce qui est le plus important dans la vie d’un être humain, d’un être vivant, c’est le souffle.  Dans tous les sens du terme.  Le souffle, c’est l’air qu’on respire, c’est le vent dans les voiles des bateaux. Si on ne respire plus, on meurt. Même avec la meilleure réussite sociale et la plus belle des intelligences. Avoir du souffle, c’est aussi avoir de l’énergie, de l’élan, de l’imagination, de la vitalité pour plein de projets. En grec le souffle se dit « pneuma » et tout de suite on voit la grande famille des mots autour de cette racine « pneuma ». Tu m’as dit : pneumonie : c’est bien la maladie des voies respiratoires, l’affection des bronches, c’est bien manquer de souffle !  En latin, le souffle se dit spiritus, qui veut dire aussi esprit. Quelqu’un qui fait de l’humour, qui sait répondre du tac au tac, c’est quelqu’un qui a de l’esprit. C’est quelqu’un de spirituel. La spiritualité, c’est ce qui donne du souffle à toutes nos tâches concrètes. La spiritualité, c’est ce qui aide les êtres humains à vivre. C’est dans ce but que la Bible et tous les ouvrages de spiritualité ont été écrits. Pour faire du courant d’air dans la vie enfermée et dans les points de vue souvent restreints de beaucoup de monde. Ce qui m’amène maintenant à parler de la Bible, qui est le livre sur lequel les juifs et les chrétiens s’appuient pour donner du souffle à leur vie humaine. La Bible n’est pas un ouvrage scientifique rigoureux, qui prouverait par A + B, la création du monde, la création de l’être humain ou l’existence de Dieu. La Bible c’est un livre de témoignages. Les gens qui l’ont écrit ont voulu raconter leur expérience de Dieu, et comment ils ont compris le monde et la vie, avec la présence de Dieu, dont ils ont fait la rencontre.  C’est un livre qui donne des renseignements et des enseignements sur la vie, l’amour, la mort, la justice, la tromperie, la guerre, la paix, la haine, le pouvoir, le meurtre, la liberté, l’esclavage, la déportation, la solitude, la foi, le doute, la présence de Dieu, l’absence de Dieu, la maladie, la guérison. Toutes les grandes questions que chaque être humain rencontre au moins une fois dans sa vie. Se poser ces questions, et essayer de trouver des réponses, c’est ce qui donne le souffle, la spiritualité, à toute existence. C’est ce qui permet de respirer à fond. C’est ce qui permet de faire des recherches, de remettre en question, d’approfondir ce que l’on sait, et découvrir qu’on n’est jamais au bout de nos peines, et que nos connaissances sont limitées et notre vie éphémère. Et découvrir que nous portons en nous, quelque chose de plus grand que nous, qui nous dépasse, et qui en même temps nous attire vers le haut.

Cher Théo, dans un instant, tu vas t’agenouiller, et je mettrai mes mains sur ta tête. C’est un geste symbolique de bénédiction. Un petit geste de rien de tout, mais qui est en réalité un geste profond. Je te ferai passer un peu de mon énergie, un peu de mon souffle, un peu de ce qui me fait vivre pour te le transmettre. Et dans la foi, je te ferai passer le souffle de Dieu. Parce qu’un jour, quelqu’un m’a fait ce même geste, sur ma propre tête, en me disant les paroles que je te dirai tout à l’heure.  Ce n’est pas un geste magique, c’est un geste de témoignage, qui nous relie les uns aux autres. C’est le sens du mot religion : relier ensemble. L’autre sens du mot religion c’est relire : faire une relecture spirituelle de notre vie concrète.

Cela rappelle tous les gestes de bénédiction que l’on trouve dans les récits bibliques, cela rappelle aussi le geste que Jésus a fait sur ses disciples, le soir de sa résurrection, avant de les envoyer en mission. Exactement comme nous ferons aussi, en partageant le pain et le vin de la sainte cène, qui nous rappelleront le dernier repas que Jésus a partagé avec ses disciples avant de mourir.

Ce sont des gestes simples, des gestes de tous les jours, qui n’ont rien de sacré. Ils disent juste un témoignage concret de quelque chose qu’on ne voit pas, qu’on ne sait pas définir, et dont parfois, nous doutons tous : l’existence de Dieu. Mais dire : je ne crois pas en Dieu, c’est déjà rechercher sa présence.

Théo, n’aie pas peur de faire ta confirmation. Fais-la pour ta famille, d’une part, mais fais-la aussi pour toi-même. Appuie-toi plus tard sur cet événement, pour te souvenir que tu n’es pas seul, et que quelqu’un, que nous appelons Dieu, dont la présence s’est un jour manifestée dans l’amour parfait de Jésus-Christ, pour tous, t’accompagne chaque jour de ta vie. Comme il accompagne chacune de nos vies.  Souviens-toi que tu es aimé, et ce, pour toujours.

Amen. Dieu est fidèle.

Agnès, le 21 octobre 2018.

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