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Le vivant parmi nous

Culte du 14 avril 2024 présidé par le pasteur Amos  Ngoua Mouri

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L’EDITO

LE BLÉ (bulletin de liaison et d’échange) avril – juin 2024

Par le pasteur Amos Ngoua Mouri

Parler de mon ministère pastoral consiste à parler d’abord de ce qui le fonde à savoir ma vocation. Il s’agit de l’appel du
Seigneur que j’ai reçu depuis ma prime enfance, de cette conviction forte comme Jérémie a reçu, l’a entendu dès le ventre de sa mère. « 1:4 La parole de l’Éternel me fut adressée, en ces mots: 1:5 Avant que je t’eusse formé dans le ventre de ta mère, je te connaissais, et avant que tu fusses sorti de son sein, je t’avais consacré, je t’avais établi prophète des nations. »(Jr 1,4-5)

L’appel originel de Dieu m’a toujours donné la conviction que Dieu m’a choisi et m’a appelé à le servir à travers ses enfants. A témoigner de son amour, à partager sa grâce, à le présentifier auprès de ceux qui en ont besoin ou se sentent indignes ou sont indifférents…

Mais au « oui » de Dieu qui m’a appelé devait répondre mon « oui » car la vocation résulte toujours de la rencontre entre deux éléments, aussi indispensables l’un que l’autre : le projet de Dieu, c’est-à-dire une vocation, et puis la liberté humaine. Quand les deux s’accordent, Dieu accomplit cette vocation, et la personne s’accomplit pleinement. Ce fut le plus difficile, en effet plusieurs embûches se présentaient sur mon chemin d’acceptation, à l’image de Jérémie dans la suite du texte, j’ai opposé à Dieu plusieurs raisons pour choisir une autre personne plus digne.

J’ai trop de responsabilités, je n’aime pas m’exprimer en public, je suis l’aîné d’une fratrie de huit enfants, ce n’est pas mon domaine de formation… Le Seigneur balaya un à un tous ces arguments et me fit comprendre que lorsqu’Il appelle pour une mission, Il donne la provision nécessaire à l’accomplissement nécessaire à ce[e mission. Je me laissai convaincre car qui peut résister contre Dieu ?

Je m’engageai dans des études de théologie à la Faculté de théologie de Paris où en apprenant l’homilétique, l’herméneutique, l’exégèse, la catéchèse etc; je découvris que concrètement la mission d’un pasteur consiste à faire des prédications ou des sermons, des enseignements, des visites pastorales, catéchisme des enfants ou des adultes,
accompagnement des familles dans le deuil ou la maladie…

Dans l’exercice du ministère pastoral, les journées se suivent et ne se ressemblent jamais. Entre rigidité et souplesse, don et réception, parole et écoute, il y a toujours l’inattendu qui peut surgir à l’improviste ; et c’est ce qui fait la spécificité et la richesse de mon ministère où je ne suis jamais maitre de mon emploi du temps, je peux être en pleine préparation de baptême et recevoir un coup de téléphone des pompes funèbres m’invitant à préparer un culte de consolation à l’occasion d’un décès.

Ces sollicitations diverses me contraignent à avoir une vie spirituelle et familiale équilibrée afin de mieux accompagner les autres dans un monde instable et dangereux. Pour cela, je prends souvent des temps de ressourcements et de respiration dans la prière quotidienne, les retraites spirituelles, les séminaires de formation continue.

Dans la liturgie de reconnaissance-ordination, il est dit que « Le Seigneur envoie toujours à son Eglise les serviteurs dont Il a besoin » Ce n’est qu’en accomplissant ma vocation continuellement que j’ai découvert ma véritable identité en Christ… Il m’avait prédestiné pour être serviteur de Dieu… serviteur des hommes.