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La rencontre des deux fils

Culte du 27 octobre 2024 présidé par le pasteur Amos Ngoua Mouri

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L’EDITO

LE BLÉ DE SEPTEMBRE – NOVEMBRE (bulletin de liaison et d’échange)

Par le pasteur Amos Ngoua Mouri

Qu’as-tu fait de ton frère ?

Frères et sœurs, chers amis, après un été qui a commencé avec des inquiétudes liées à l’éventualité de l’arrivée du parti d’extrême-droite au pouvoir ; j’espère que vous avez pu vous reposer, récupérer des forces nécessaires pour tous les défis qui nous attendent lors de cette année familiale, professionnelle et ecclésiale.

Le comité d’édito du BLE a décidé de nous amener à réfléchir avec cette question « Qu’as-tu fait de ton frère et bien sûr de ta sœur?» En effet lors de ces échéances électorales, en tant que chrétien, quel sens as-tu donné au mot fraternité ? Comment l’as tu mis en pratique dans ton cœur et dans la solitude de l’isoloir ?

La fraternité fait partie du triptyque de la devise française «Liberté, Egalité, Fraternité » Nous sommes enclins à penser que c’est la perpétuation de l’héritage du christianisme encore dominant dans la société française du XVIIIe siècle. Mais il faut dire que dès le départ, cette notion de fraternité et même d’égalité est querellée car plusieurs ne voulaient pas l’étendre aux esclaves encore présents dans certains territoires et aux personnes de couleur présentes dans l’hexagone.

On veut donc seulement fraterniser avec ceux qui nous ressemblent et nous pouvons dire qu’aujourd’hui cela n’a pas
beaucoup changé, entre les français de souche, les français d’origine étrangère dont la loyauté a été suspectée, les immigrés en séjour régulier ou irrégulier.

La présidente nationale de l’EPUdF a écrit un communiqué où elle prenait clairement position en faveur de l’amour prochain comme valeur cardinale de tout chrétien, alors que mes amis prêtres et parmi lesquels un évêque ont loué ce courage par rapport à la mièvrerie du communiqué de la conférence des évêques de France, des voix se sont levées à l’intérieur même de notre église pour critiquer ce rappel du devoir chrétien et pourtant ce communiqué s’inscrivait dans la droite ligne des décisions des synodes successifs.

Ces personnes soulignaient le fait que l’église faisant partie de la société, comme 33% de français ont voté le RN donc 33% de protestants ont aussi voté le RN. Curieuse extrapolation car les chrétiens sont du monde mais ne font pas partie du monde comme Jésus le disait dans la prière sacerdotale « 17:14 Je leur ai donné ta parole; et le monde les a haïs, parce qu’ils ne sont pas du monde, comme moi je ne suis pas du monde. 17:15 Je ne te prie pas de les ôter du monde, mais de les préserver du mal. 17:16 Ils ne sont pas du monde, comme moi je ne suis pas du monde. » (Jean 17,14-16).

Au début de nos cultes, après la louange, nous avons un moment de repentance où nous demandons à Dieu de nous pardonner, et je crois que Dieu nous pardonne en nous transformant, ainsi nous ne ressemblons plus au monde dont nous sommes membres mais nous devenons tout autre. Ce processus est continué et parachevé par la prédication où la parole du Seigneur nous sanctifie selon qu’il est écrit : « Sanctifie-les par ta vérité : ta parole est la vérité. » (Jean17,17).

Ma prière est que nous puissions tout au long de cette année chanter une fraternité retrouvée comme le dit un cantique inspiré du Psaume 133 « Ah qu’il est bon pour les frères de demeurer ensemble, dans l’unité, la prière, dans l’esprit qui rassemble ».

Pasteur Amos-Raphael NGOUA MOURI