Et on lui remit le livre du prophète Esaie
Le livre mais qu’est ce qu’un livre, qu’est ce que ce livre ?
Des écritures sur un support pour garder un message à travers le temps et à travers l’espace .
Il le reçoit il le déroule et il trouve le livre d’Esaie, un des plus gros de toutes les écritures, un rouleau de plus de 7 m de long sans pagination ni chapitre ni versets et il trouve et lit :
« Le souffle du seigneur est sur moi »
Le message et le messager semblent se confondre.
Il trouve le passage dans cet enchevêtrement de signes , comme à son habitude, dit Luc.
Jésus a ses habitudes dans les synagogues, il y est à l’aise pour trouver le passage qui convient.
Souvent on l’appelle rabbi ou rabouni, Maître, ... Il est chez lui dans « sa » bible et chez lui à Nazareth.
L’esprit de Dieu est sur lui, le souffle de l’éternel qui a animé la boue pour en faire un homme vivant.
Esprit de lumière, esprit de vérité .
Souffle de lumière, souffle de vérité .
Tout va bien on est dans le confort, le réconfort, ne t’en fais pas mon pauvre vieux, cela va aller mieux.
« Tous ceux qui se trouvaient dans la synagogue avaient les regards fixés sur lui. »
Il est là au milieu de nous et nous avons les regards fixés sur lui et, à ces gens pieux modestes et fidèles, il
rappelle qu’Elie le prophète s’est tourné vers les pauvres et les lépreux mais, non ceux d’israël, il est allé vers
les étrangers, ceux de Syrie et de Sarepta.
Scandale !
Jésus ne dit rien d’autre que ce qui est écrit dans le livre des rois et ça, ça fait scandale à Nazareth.
On aime bien lire la Bible, les beaux passages qui nous arrangent, qui nous font rêver. On voudrait presque
en faire rédiger une version expurgée, quelque chose de bien lisse et de présentable . Ou Caïn fonde une société agricole avec Abel pour cultiver tout en bio.
Les écritures qui nous adviennent comme jésus advient à Nazareth, on en parle dans l’apocalypse :
« Et j'allai vers l'ange, en lui disant de me donner le petit livre. Et il me dit : Prends-le, et avale-le ; il sera amer
à tes entrailles, mais dans ta bouche, il sera doux comme du miel. »
Amer à tes entrailles, cela veut il dire dur à digérer ?
Jésus, le maître, est remis en cause parce qu’il dit la vérité et que les gens de Nazareth, comme les gens d’Issy les Moulineaux, préfèrent qu’on leur disent des choses agréables. Nous aimons bien digérer en paix.
Rêver du temps des pots de viande de Pharaon quand nous mangions du pain à satiété.
Mais nous étions esclaves !
C’est pas grave, plutôt mourir repus que vivre affamé.
Murmure, plainte, c’est la faute à Moïse, alors Moïse retransmet au top, à l’étage de la direction.
Et l’Eternel parle et dit à Moïse: « je ferai pleuvoir pour vous du pain. »
La nouveauté, ce n’est pas le pain de Pharaon, c’est un pain qui tombe du ciel et qui ne se garde pas sauf pour les jours de sabbat.
En même temps qu’on reçoit cette nourriture gratuite, on reçoit son mode d’emploi, une notice, un commandement, une parole, un message.
Le sabbat, « le sabbat qui est fait pour l’homme », un cadeau de plus.
Quand les hébreux découvrent les petits grains menus comme une rosée, ils demandent: « Man Hou? », ce qui veut dire: « Qu’est ce que c’est ? ». Et Moïse, qui est dans le coup, leur enseigne: « C’est le pain que l’éternel vous envoie . »
Cette manne qui sert à entretenir le dialogue entre Les hommes et l’Eternel, cette manne qui nous est donnée gratuitement le matin, vrai réconfort dans nos déserts. Cette manne qui nous permet de vivre libres au rythme des dons de Dieu, c’est bien le pain du ciel.
Mais qu’est ce que c’est cette Parole ? Et qu’est ce que c’est cette nourriture au goût de miel dans nos bouches ?
Mais qui c’est ? Cette parole vivante dont nous ne pouvons faire provision sauf pour le dimanche. Qui c’est ? Laissons jésus répondre dans l’évangile de Jean.
Au chapitre 3 versets 32 à 34.
"En vérité, en vérité, je vous le dis, Moïse ne vous a pas donné le pain du ciel, mais mon Père vous
donne le vrai pain du ciel ; car le pain de Dieu, c'est celui qui descend du ciel et qui donne la vie
au monde. Ils lui dirent: Seigneur, donne-nous toujours ce pain."
AMEN
Pierre Courtris