Les protestantismes et notre Eglise

Le protestantisme n’étant pas défini par une doctrine (dogmes), ni par un pouvoir centralisé d’autorité divine (pape), il est nécessairement très divers. Il n’y a donc pas une seule Eglise protestante, mais beaucoup et de taille très diverses.

L'Eglise Protestante Unie

Le courant historique majoritaire de la Réforme en Europe se divise en deux branches : les luthériens et les calvinistes. Luther a commencé la Réforme en Allemagne, donc en gros les allemands et les pays nordiques sont luthériens, et Calvin a continué en France et en Suisse, et donc les français et les suisses sont calvinistes. Mais l’Eglise d’origine calviniste aime mieux se faire appeler « Eglise Réformée ».

Théologiquement Luther et Calvin étaient très proches, on peut juste dire que Calvin est allé un peu plus loin que Luther dans la Réforme vers un culte plus simple et dépouillé s’éloignant de la liturgie catholique.

En France ils se sont réunis en une seule Eglise en 2012 pour former l’Eglise Protestante Unie de France, chaque paroisse pouvant garder ses particularités et ses habitudes liturgiques.

Au sein de l’Eglise Protestante Unie, il y a aussi plusieurs tendances théologiques, mais globalement la majorité adopte une attitude respectueuse mais critique vis à vis de la Bible en pensant qu’on ne peut pas l’appliquer à la lettre, mais qu’elle a besoin d’être comprise en rapport au contexte où elle a été écrite, et qu’elle doit être réinterprétée.

Les autres Eglises Protestantes

En dehors des deux grands courants traditionnels luthériens et réformés se trouvent toutes les Eglises dites « évangéliques ». Elles se distinguent par différentes caractéristiques.

On peut dire que les Eglises évangéliques ont une lecture plus littérale de la Bible que dans l’Eglise Protestante Unie.

Là où les Eglises réformées et luthériennes privilégient le « sola gratia », la grâce seule donc l’accueil de tous, les Eglises évangéliques privilégient le « sola fide » : la foi seule. Ainsi dans les Eglises évangéliques, ce qui sera  mis comme le fondement de l’Eglise sera la foi des fidèles. Ce sont des Eglises dites « confessantes », formées de fidèles normalement tous pratiquants et engagés. Dans les Eglises luthérienne et réformée, tous sont bienvenus, sans préjuger de la qualité de leur foi ou de leur engagement. On y trouve donc toute sorte de paroissiens, certains très pratiquants et d’autres pas du tout.

Les Eglises évangéliques ne baptisent pas les bébés et  pratiquent le baptême d’adultes. Certaines le font par immersion totale dans l’eau, ces sont les Eglises baptistes. D’autres pratiquent le « parler en langues »,  ce sont des prières libres où celui qui prie se laisse saisir par le saint Esprit : cela est le propre des Eglises dites Pentecôtistes.

Ainsi pourrait-on dire aussi, les Eglises évangéliques ont toutes, à des degrés divers une tendance à vivre leur foi de manière « charismatique », c’est-à-dire avec émotion et d’une manière extériorisée. Dans les Eglises réformées, la foi est considérée comme quelque chose de très personnel, il n’y a pratiquement pas d’expression publique de sa foi, le culte est très dépouillé et intériorisé, plutôt intellectuel.

Quoi qu’il en soit, il en faut pour tous les goûts, certains aiment les liturgies spectaculaires, et aimeront l’orthodoxie pour cela, d’autres que la foi soit bien cadrée et se sentiront bien dans l’Eglise catholique. D’autres encore aiment l’Eglise réformée pour sa capacité à s’adapter au monde moderne, et à mettre la foi à sa juste place, et certains se sentent bien dans des Eglises évangéliques parce qu’ils ont besoin d’une communauté moins grand-ouverte, avec plus d’exigences, une foi plus cadrée et moins pudique.

Cette diversité du protestantisme est certainement une chance, le tout est de rester ouverts sur les autres manières de vivre sa foi que sur la sienne propre.