La Pentecôte

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Alvise Vivarini. 1444-1504. Venise. Retable de la Pentecôte. Vers 1478. Berlin. Bode Museum, crédit photo : jean louis mazieres, licence CC BY-NY-SA 2;0

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Avr, 2018

Alvise Vivarini. 1444-1504. Venise. Retable de la Pentecôte. Vers 1478. Berlin. Bode Museum, crédit photo : jean louis mazieres, licence CC BY-NY-SA 2;0

Dans les Actes des Apôtres, la manifestation de l’Esprit-Saint est un récit haut en couleurs. Peut-être se prend-on à envier les Apôtres qui ont eu cette aventure extraordinaire : l’Esprit de Dieu descendant sur eux comme des flammes de feu et un vent violent.

« Tout à coup, un bruit vint du ciel, comme si un vent violent se mettait à souffler. Ils virent apparaître des langues pareilles à des flammes de feu. Ils furent tous remplis du Saint-Esprit » (Actes 2/2 à 4)

Ils sortent de chez eux, totalement libérés, et annoncent l’Evangile à tout le monde, dans toutes les langues ! Moi aussi, il
m’arrive de rêver, lorsque je lis ce texte, qu’un jour, nous soyons les témoins oculaires et les auditeurs d’une telle manifestation. Mais rien de la sorte ne se passe, ou, en tout cas, pas d’une façon aussi repérable !

Jacques de Voragine - La Légende Dorée - La Pentecôte
Crédit photo : Bibliothèque des Champs Libres Rennes, licence CC by 2.0
La Pentecôte marque la descente de l'Esprit Saint sur les Apôtres,
cinquante jours après Pâques

Alors essayons de comprendre les choses autrement ! Et s’il n’y avait pas eu de feu, ni de vent ? Et si c’était seulement des comparaisons pour nous suggérer une représentation de cet événement qu’on ne pourrait, sinon, ni expliquer, ni s’approprier ? Pour se poser enfin la vraie question : mais qu’est-ce que l’Esprit Saint ?

Il n’y a pas de réponse uniformisée, car l’Esprit-Saint n’est pas un accessoire à utiliser mais une personne à accueillir, Jésus-Christ tout entier, et sa façon à lui d’envisager les relations humaines et la relation à Dieu. Mais il semble qu’il y ait, en plus du Christ, une autre personne à accueillir. C’est nous-mêmes, entièrement régénérés par la présence du Christ dans nos vies. Mais….Comment reconnaître que l’Esprit-Saint est à l’oeuvre dans nos vies ?

« l’Esprit Saint est une force qui fait agir souvent à contre-courant »

L’Esprit-Saint est à l’oeuvre, quand, en nous, sont contestées nos revendications égoïstes, ou notre attachement excessif à tout ce qui est matériel. Il est à l’oeuvre quand explosent nos prétextes de timidité ou d’incapacité à ne pas témoigner de notre foi.
Car l’Esprit Saint est une force qui fait agir souvent à contre-courant :
A ceux qui croient qu’ils ne peuvent rien donner, il fait découvrir l’immensité des richesses qu’ils ont reçues et ils s’ouvrent à la générosité sans avoir peur de perdre.
A ceux qui sont prisonniers de leur culpabilité, il leur ouvre les yeux pour s’accepter tels qu’ils sont.
A ceux qui ont été blessés ou bafoués, il leur ouvre la porte d’un pardon consenti.
A ceux qui sont certains de leur foi, il leur donne d’être interpellés par le doute.
A ceux qui sont enfermés dans leur chagrin, il leur apporte la consolation inespérée.
L’Esprit-Saint parle aux Eglises. Quand certains sont convaincus d’être les seuls à posséder la vérité, il leur ouvre les yeux pour qu’ils voient ailleurs une ou plusieurs personnes qui les remettent en question.
Aux personnes qui hésitent à s’investir, il leur fait rencontrer des témoins inattendus qui ont vécu les mêmes tâtonnements, et qui, un jour, ont découvert qu’ils n’avaient plus peur de s’aventurer. Ceux-là ont compris que s’engager n’était plus un but à atteindre mais une étape à franchir, pour découvrir de nouveaux espaces de liberté et de confiance.
L’Esprit-Saint continue de souffler comme un vent et de se poser sur chacune et chacun de nous comme un feu qui crépite. Il est à l’oeuvre dans toutes nos rencontres, dans la réflexion de notre projet d’Eglise, par exemple, à travers les diverses instances de travail et de prière de notre paroisse. Il est à l’oeuvre dans tout ce que nous partageons au niveau des activités et aussi, quand les
catéchumènes confirmeront prochainement leurs voeux de baptême. Il n’y a aucune norme pour témoigner au monde de ce qui fait vivre chacun de l’intérieur et qui se voit à l’extérieur. Mais ce rayonnement encourage celles et ceux qui en sont au bénéfice à louer Dieu
au plus haut des cieux en chantant sans modération : Alléluia, IL EST VIVANT !
Bonne fête de Pentecôte !

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