Le Prophète et le Géomètre
10 février 2019

Le Prophète et le Géomètre

Prédicateur:
Passage: Zacharie 2:5-9
Type De Service:

Chers Amis, frères et sœurs dans la foi !

Un prophète court à perdre haleine !

Il interpelle un homme qui tient à la main, un cordeau.

- Arrête, arrête, que fais-tu là ?

- Je trace les murs de Jérusalem, répond l’homme au cordeau.

- Arrête maintenant, car j’ai un message pour toi de la part de Dieu : Jérusalem sera une ville ouverte, ouverte à tous les vents de la terre.

Ce n’est pas pour rien que le livre de Zacharie s’appelle le livre de l’espérance. Zacharie, en hébreu,  signifie « Dieu se souvient ».

Ce livre est considéré comme le dernier livre de la Bible hébraïque. En quelque sorte, il clôt l’ancienne alliance, tout en mettant l’accent sur le futur. Il ouvre à quelque chose de nouveau.

Zacharie parle de l’espérance d’Israël qui en train de changer. Dieu va régner sur la terre entière, et cette espérance est liée à la mission d’un homme appelé par Dieu, et que Zacharie présente dans son livre, à la fois comme un roi humble et victorieux, un berger, et un envoyé qui sera mis à mort. D’ailleurs les évangélistes se sont appuyés sur les descriptions présentées dans le livre de Zacharie, pour désigner la personne et la mission de Jésus, en particulier dans les récits concernant sa Passion.

L’homme au cordeau, c’est un géomètre. Et un géomètre c’est l’homme de toutes les fidélités.

Dans ce passage de Zacharie, nous découvrons le géomètre de Jérusalem. Il est fidèle à sa ville et à la promesse de Dieu. Fidèle aussi à la mémoire retrouvée, puisqu’il a la charge de reconstruire la ville, exactement là où elle était, avec les plans d’autrefois. Mais le géomètre a un souci. Comme Jérusalem s’est fait prendre par l’ennemi, il veut reconstruire la ville pareille, mais avec des murs plus épais, des défenses plus hautes et plus résistantes. Pour une meilleure sécurité.

La foi du géomètre n’est pas à géométrie variable. Pour lui, être fidèle, c’est refaire à l’infini ce qui a déjà été fait.

Le géomètre devrait pourtant savoir que les hommes ne sont pas nés que pour reproduire, mais aussi pour innover.

Et si jamais il était en train de l’oublier, alors, il trouve sur son chemin un prophète.

Le prophète, c’est l’homme de l’ouverture. C’est aussi l’homme de la confiance et de la paix.

La promesse qui est faite dans le livre de Zacharie, c’est que Jérusalem va redevenir un havre de paix, une ville ouverte à toutes les nations de la terre. Et son rempart sera un rempart de foi et d’amour, car c’est le Seigneur lui-même qui sera le rempart de la ville.

D’ailleurs un autre prophète, Esaïe en l’occurrence, dira dans un autre livre (56/7) « on appellera ma maison, maison de prière pour tous les peuples et le nom des étrangers sera gravé sur ses murs. »

Alors, d’une part, le géomètre a raison : il fait attention à la sécurité. Il tient ferme dans ses convictions et dans ses mesures. La sincérité et l’application du géomètre sont touchantes. Mais elles conduisent à un projet qui a peu de chances d’évoluer.

Alors…c’est là que le prophète prend le relais. Car lui, il voit venir. Il appelle à l’espérance, et il annonce qu’une Jérusalem nouvelle est train de renaître, sous les yeux de tous, selon la promesse de Dieu. Une ville sans frontières…et sans murs de séparation…et voici qu’on se prend à rêver de Jérusalem, comme la ville de la Paix, ouverte sur le monde et refuge de toutes les créatures de Dieu.

Des géomètres, il y en a plein aujourd’hui, qui ne cessent de penser à toutes les formes de sécurités, de plus en plus exagérément.

Et des prophètes, il y en a plein aujourd’hui. Ils se lèvent, face à toutes les tentations sécuritaires, face aux pauvretés les plus diverses, face aux dérèglements de la nature, face aux tendances du repli sur soi.

 

Un prophète court à perdre haleine !

Il interpelle un homme qui tient un cordeau à la main.

- Arrête ! Arrête ! Que fais-tu là ?

- Je trace les murs de la future paroisse de Dreux Marsauceux !  Répond l’homme au cordeau !

- Arrête maintenant car j’ai un message pour toi de la part de Dieu : la future paroisse sera désormais une maison ouverte, ouverte à tous les vents de toute la terre.

- Aussi, pour se faire, de Dreux, le presbytère tu vendras.

- Tes dettes, tu épongeras.

- A Marsauceux, assidument, ton Dieu tu célébreras, en te rappelant, comme une promesse chevillée au corps : « Quand deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis au milieu d’eux ».

- La confiance en Dieu, d’urgence, tu retrouveras.

- Aux personnes de bonne volonté, confiance tu feras.

- un conseil de transition tu formeras,

- une année nouvelle d’espérance tu entameras.

- à la réconciliation des cœurs, dans la prière et dans le dialogue avec les autres, tu travailleras.

- à la parole de Dieu qui dit : et voici je fais toutes choses nouvelles, confiance tu feras et souffle, tu retrouveras.

Parodie d’une prophétie ? Pas sûr…

Réactualisation d’une prophétie ? Certainement !

Les prophètes d’aujourd’hui sont les héritiers des prophètes bibliques.

 

Le prophète moderne n’enlève rien aux paroles de Jésus-Christ. Il y ajoute ce que Christ n’a pas pu dire il y a deux mille ans. Mais c’est le même souffle qui les interprète. Et le fil conducteur du message reste toujours le même en filigrane : « Consolez, consolez mon peuple, dites-lui qu’il en a fini avec les travaux forcés, dites-lui que sa peine est finie ».(Es.40). Et l’on se souvient que le verbe consoler en hébreu, peut aussi se traduire par « donner du souffle ».

Donner du souffle, c’est donner à vivre.

Aujourd’hui, c’est le devenir de l’église locale de Dreux-Marsauceux qui est au centre de nos préoccupations, mais aussi de notre prière. Et pour ce faire, il faut faire attention à nos paroles, aux mots que nous disons.  Il y a des paroles qui laissent indifférents et d’autres qui mettent en route.  Il y a des paroles qui tuent, et d’autres, au contraire, qui portent le souffle de l’Espérance.

Les prophètes d’aujourd’hui sont là pour donner du souffle à nos églises locales, fatiguées, chargées, découragées.  Le prophète parle au présent, ici et maintenant. Il ne prédit pas l’avenir, mais il parle de ce qui n’est pas encore. Il actualise ou il réactualise sans cesse le lieu.  Il s’inscrit dans la continuité de ce qui précède. Et dans la foi chrétienne, le prophète s’inscrit dans la continuité des paroles de Jésus, le Christ.

Même si le message de Jésus est daté d’il y a plus de 2000 ans, nous continuons de recevoir de lui une parole qui éveille. Et une parole qui éveille n’a pas de fin.  Examinons les temps qui sont les nôtres. Examinons l’environnement qui est le nôtre. Regardons où nous sommes placés.  Regardons l’Eglise protestante unie de France à Dreux-Marsauceux.  Les murs d’une maison ou d’un temple, ne vivent que s’ils sont habités. De la même façon que la Parole de Dieu est vivante, lorsqu’elle met des personnes en relation les unes avec les autres. Les deux sont interactives.

Amis, frères et sœurs, Rien ne peut se faire sans vous. Le miracle ne peut avoir lieu qu’avec vous remplis d’Esprit Saint, autrement dit, remplis de bonne volonté et du désir du bien commun.

Amen, Dieu est fidèle.

Agnès Adeline-Schaeffer, le 10 février 2019.

 

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